Le nombre de blessures en course à pieds explose.
Mais ce n’est pas parce que les gens courent plus qu’avant. On s’en rend compte quand on compare le nombre de blessures en fonction des modèles et des marques. C’est plutôt parce que les modèles les plus vendus actuellement séduisent nos têtes mais ne respectent pas nos pieds. Aujourd’hui c’est plus facile de vendre une paire qui propose le maximum d’amorti ou qui promet de vous permettre de battre vos records sans trop d’efforts, ou juste pour faire comme Machin.. Est-ce un bon raisonnement? Pour le commerçant certainement, pour vous j’en suis moins certain.
Pourquoi les chaussures provoquaient moins de blessures?
Aujourd’hui, les chaussures les plus vendues sont plus épaisses et plus molles. Les coureur croient être mieux protégé, mais c’est l’inverse. Une chaussure qui se déforme facilement perturbe les capteurs sensoriels des pieds (+ de 7000 par pied) et provoque une réaction réflexe de durcissement de la voute plantaire. Avec les réseaux on écrit facilement un bon commentaire sur la paire qu’on vient d’acheter et qui est super. Avec 2 sorties je peux croire que mes pompes sont top, mais au bout de 2 ou 3 ans avec ce genre de modèles ça donnera quoi?
Plusieurs phénomènes qui parfois se cumulent et provoquent des blessures de façon directe ( à cause d’un renfort ou d’une instabilité) après plusieurs dizaines ou centaines de kms. Mais également de façon indirecte. Notre foulée est modifiée, on fait des fautes techniques que la chaussure ne permet pas de ressentir immédiatement. On se permet d’augmenter trop vite les distances parce que le confort nous trompe. Ou les qualités de force du pied et de réactivité du corps étant moins sollicitées, on n’arrive plus à courir sans un maximum de protections. Cercles vicieux qui poussent les gens à croire qu’il n’y a qu’une seule marque qui peut leur convenir. Petit à petit le pied devient dépendant de cet excès de déformation et leur pied n’est plus capable de les protéger. En général ça finit par des blessures chroniques (aponévrosites, douleurs de type inflammation du TFL ou essui-glace….) , . Voyons les erreurs les plus importantes. et comment les éviter.
Trop d’amorti ou trop épaisses:
Les capitons sous nos pieds, avec les autres les différents capteurs sensoriels renvoient chacun 11 informations par seconde pour que le pied puisse réagir parfaitement au moment de l’impact, en fonction de tous les facteurs comme l’inclinaison du sol… ce n’est plus le cas avec des chaussures qui empêche le pied de ressentir le sol avec finesse.
C’est dommage de s’entraîner pour progresser et de choisir des chaussures qui, finissent par rendre les pieds moins réactifs et donc moins performants. Ce confort permet de croire que nous sommes protégés des impacts alors qu’il empêche le pied de réagir. L’impact que le pied gérait très bien avec un minimum de préparation, se transforme en pression sur la voûte plantaire. Pression et déformations qui s’avèrent dangereuses pour le tendon d’Achille, la voûte plantaire, les genoux et le dos. On croit qu’on est protégé alors qu’on est au contraire bien plus soumis à des contraintes que le corps ne sait pas gérer. Les blessures sont plus profondes, sournoises et chroniques.
Le surplus d’amorti a également un effet sournois. Il permet de courir sans se soucier de sa technique. Trop d’oscillation, attaque jambe tendue…. On est tellement bien des ces pompes que les douleurs ne sortiront qu’après plusieurs mois, voir plusieurs années. Mais quand elles sortent (aponévrosites, épines calcanéennes, périostites, voir fracture de fatigue) c’est déjà bien profond et la mauvaise technique est installée. Un gros travail technique et physique est nécessaire pour rectifier.
Trop de déformations:
Le pied va toujours essayer de respecter une constante de raideur. Sur sol dur il sera souple et efficace et sur sol mou il va se raidir au maximum. Tout le temps pendant lequel la chaussure se déforme le pied va se durcir et attendre. La voute plantaire va encaisser une pression beaucoup plus importante que celle d’un pied nu qui gère très bien les impacts au sol.
Les modèles qui jouent uniquement sur la déformation (semelles épaisses, plots sous le pied..) sont très mauvaises à moyen et long terme pour les pieds. L’instabilité créée par cette déformation va provoquer de la pronation ou surpronation. Conçues au début pour être utilisées exceptionnellement et dans des conditions extrêmes ou en compétition, elles sont actuellement très à la mode et les gens qui les utilisent régulièrement ne comprennent pas pourquoi ils sont blessés (tendinites d’Achille, syndrome de l’essuie glace, douleurs de genoux…) alors qu’ils ont investi dans des super chaussures.
Tout le monde veut gagner de la vitesse. Alors certains pensent qu’il suffit d’acheter une paire hors de prix pour progresser. Les chaussures à plaque carbone qui s’affichent parfois à 250 euros. C’est magique, surtout pour le vendeur de rêve. Mais en réalité, si vous avez une chaussure trop dur sur l’avant, elle renvoie plus vers le haut. Vous allez devoir tomber de plus haut à chaque fois que vous retoucherez le sol. C’est dommage mais c’est encore impossible de faire autrement. La plupart des marques ont décidé de compenser cette augmentation de l’impact en mettant une mousse très souple au talon. Ça permet en effet d’atterrir sur un nuage. Mais le nuage est très instable et bizarrement le nombre de blessures augmente toujours. Pourtant chacun a le droit de rêver, c’est à nous d’expliquer que ces modèles correspondent à des allures qu’il faut être capable de tenir. Chaque modèle correspond à une réaction au sol. Personne ne devrait conseiller un modèle en fonction de la distance mais toujours de l’allure et du gabarit qui déterminent la densité et dynamisme du modèle. Ceux qui veulent prendre ces modèles ultra réactifs doivent comprendre qu’ils doivent éviter de les mettre souvent et qu’ils doivent être préparés. Le pied travaille moins mais la réception est souvent très brutale. Pour résumer si vous programmez de faire moins de 3 heures au marathon et que vous achetez une paire parce que machin a fait moins de 2h05 avec, c’est que vous avez été très mal conseillé.
Chaussures pas adaptées à votre profil:
Les chaussures doivent respecter de nombreux critères et ces critères doivent être cohérents. Un modèle se conseille en fonction de votre position de course, de l’action du pied au sol, de votre axe et dérouler de pied, de la forme de vos pieds, de votre gabarit, de votre allure moyenne, de votre stabilité générale. Un bon spécialiste cherchera à comprendre ce qu’il se passe et si il y a une incohérence quelque part.
Celui qui met un renfort anti-pronation sans comprendre d’où vient la pronation, ne cherche pas à conseiller mais à soulager ou juste à vendre un modèle plus cher. Et il y a une dizaine de possibilités de déclencher une importante pronation. La première étant simplement qu’on avait une chaussure inadaptée. Une chaussure trop molle ou trop étroite par exemple. On croit qu’on est bien dedans mais bizarrement on a mal au genou ou au dos.
La souplesse de votre paire doit être proportionnelle avec votre rigidité. C’est pourquoi il nous arrive de conseiller des modèles un peu moins rapides à des coureurs trop raides pour absorber les chocs. Mais surtout pas trop mou! car plus vous allez prendre des modèles mous, plus votre corps va perdre en élasticité et en souplesse. Pour compenser l’instabilité les muscles se raccourcissent inévitablement pour stabiliser le corps plus facilement.
Beaucoup de gens commandent à distance ou vont en grande surface pour trouver leur modèle sans connaitre leurs besoins.. Ils se fient aux commentaires des copains ou aux promesses des marques. Chacun étant différent, on comprend qu’il y ait des erreurs. D’autres font l’effort d’aller chez un spécialiste mais sont-ils toujours bien conseillés chez un spécialiste?
Mais, un spécialiste running aujourd’hui c’est quoi?
–Est-ce vraiment qu’un qui propose et vend le plus de modèles et de marques possible?
–Quelqu’un de très sympa qui vous fait courir sur un tapis ou une plaque?
Pourtant l’action du pied n’est pas la même que sur le sol, le mouvement du tapis crée une instabilité et c’est le tapis qui produit l’énergie et non plus le pied. Le sol lui ne bouge pas! (Normalement) L’instabilité augmente la pronation du par réflexe. Et si on investit dans un tapis alors que ça modifie les données c’est dans quel but? On a tous peur de se blesser alors c’est tellement facile de vendre un produit très cher en montrant à un client sa belle pronation au ralenti. Le tapis pousse à mettre des renforts inutiles. Pourtant, bloquer une pronation naturelle sans identifier sa cause risque d’être rapidement bien pire pour les genoux. Le tapis est l’ami du vendeur mais pas des clients. Pour les plaques de force, c’est différent. En statique c’est ridicule mais en dynamique c’est intéressant. Le soucis c’est qu’actuellement on ne peut pas vérifier l’effet des chaussures en courant sur la plaque. Alors c’est bien beau de voir quel est l’impact pieds nus mais l’interprétation mène bizarrement aux mêmes conclusions que les tapis. Vous avez besoin des modèles les plus chers du magasin. Utiliser une plaque c’est comme acheter des arguments, c’est du marketing.
–Quelqu’un qui ne devrait pas avoir besoin du marketing pour vendre!
Mais malheureusement aujourd’hui il suffit de se payer une enseigne et du stock pour se dire « spécialiste ». A une époque on équipait les meilleurs coureurs du secteur pour qu’ils portent haut les couleurs du magasin. Aujourd’hui la pub se déguise. Avec une petite dotation des ambassadeurs flattés iront convaincre leurs « amis » en faisant croire qu’ils ont trouvé la paire de chaussures idéale.
Des « spécialistes » ne devraient pas vendre des produits parce que c’est machin qui court avec. Vous n’êtes pas comme machin!! Et il vous faudra du temps pour comprendre les dégâts que ces chaussures vont faire si vous n’avez pas les mêmes besoins que machin!
En pratique
Les gens blessés demandent des conseils sur les forum, vont voir leur médecin ou un podologue alors que bien souvent la cause est à leur pied. Ce n’est pas nouveau mais c’est pourtant un facteur qui aurait du disparaitre avec la technologie puisqu’on nous vente des modèles toujours plus performants. On n’a bien compris que c’est l’inverse. Le marketing est plus fort que la raison. Discours surprenant pour un spécialiste mais pas dans la bouche du coach.
Top Performance expert running depuis 1998 , à Laventie (62) et à St Quentin (02) nous prenons le temps de conseiller et nous accompagnons les coureurs de tous niveaux avec du coaching et des suivis personnalisés. Beaucoup de problèmes se règlent avec des renforcements, des exercices spécifiques ou du travail technique. La progression est plus naturelle et plus durable.
Question prix, les modèles que nous conseillons le plus sont à moins de 120 euros (remise VIP déduite). Alors que certains magasins vendent les mêmes modèles que les grandes surfaces et les sites internet mais ils justifient leur prix avec un tapis. Nous restons fidèles à notre identité. Moins chers, moins de renforts et moins de blessures.
Si vous n’arrivez plus à courir avec des chaussures « normales », il est temps de prendre conscience que vos pieds ne sont plus capables de vous protéger. C’est pourtant lui qui gère toute la chaîne de réaction aux impacts. N’hésitez pas à passer en magasin ou à faire une analyse de foulée à distance . Vous apprendrez à reconnaitre les chaussures qui seront adaptées pour vous. et quels exercices vous aideraient le plus.
Top Performance
Expert running depuis 1998
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